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Interview avec Alex Bernard et Haabsan Ibrahim

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Comment êtes-vous arrivé à accompagner des réfugiés dans leur recherche d’emploi ?

Alex Bernard : « Je suis membre du Lions Club. Le Lions Club organise depuis longtemps des collectes pour différentes œuvres. Depuis deux ans, nous avons renforcé notre soutien aux réfugiés. Nous donnons, par exemple, une bourse de mérite à des réfugiés admis à l’Université du Luxembourg – 6 étudiants bénéficient aujourd’hui d’une telle bourse – et nous mettons notre expérience à disposition de réfugiés qui sont à la recherche d’un emploi ou d’un apprentissage. Ce n’est pas facile de trouver du travail quand on vient de loin. On ne connaît pas le marché, on ne sait pas à quelles portes frapper, on ne sait pas comment se présenter, on est souvent découragé par toutes les formalités administratives. Il y a un an, nous nous sommes tournés vers Caritas Luxembourg pour identifier les réfugiés intéressés à être accompagnés et disposés à s’investir de manière intense, pendant quelques mois, dans la recherche d’un emploi. Nous ne pouvons malheureusement pas suivre tout le monde. L’accompagnement nécessite en effet un investissement considérable en temps de part et d’autre. En même temps, il est important pour nous que la personne accompagnée ait une famille car cela nous permet d’aider un maximum de personnes. C’est comme cela que j’ai été mis en contact avec Haabsan. »

Comment est-ce que s’est passé cet accompagnement ?

Haabsan Ibraahim : « Cela s’est très bien passé. J’ai été étonnée de trouver si vite un travail, dès le premier entretien de sélection ! Aujourd’hui, je suis très contente d’avoir trouvé ce travail, un CDI de surcroît. »

 

 

Où travaillez-vous ?

Haabsan Ibraahim : « Je travaille dans un supermarché à Merl. Cela me plaît beaucoup. Je touche à tout. Je maîtrise déjà l’ensemble des postes et je peux venir en renfort à n’importe quel moment et à n’importe quel poste, si besoin. »

Comment est-ce que cela fait que cela ait marché du premier coup ?

Alex Bernard : « C’est rarement le cas. Généralement il faut ouvrir une vingtaine de portes. Pour Haabsan, plusieurs facteurs ont joué pour elle. D’abord son français qu’elle maîtrise parfaitement alors qu’en Somalie on ne parle pas du tout le français. D’ailleurs, lors de l’entretien de sélection, la patronne était étonnée qu’elle n’ait appris le français qu’à son arrivée au Luxembourg. Ensuite, Haabsan avait une expérience dans une épicerie en Somalie et dans les épiceries en Somalie on fait de tout : la caisse, la mise en rayon, les commandes, l’entretien, etc.. Cette flexibilité est un atout pour un employeur. Enfin, il faut aussi dire qu’elle a su bien se vendre pendant l’entretien, contrairement à beaucoup d’autres réfugiés qui sont plutôt timides, réservés et n’osent pas mettre en valeur leurs compétences. Une autre chose que je pense a été déterminante, c’est le fait que l’on ait choisi ensemble de cibler ce supermarché-là. Pour moi, il était évident que pour Haabsan, il fallait une entreprise plus grande qu’une épicerie afin qu’elle puisse s’intégrer dans un groupe, mais en même temps, il ne fallait pas non plus une entreprise trop grande pour qu’elle ne s’y perde pas. Là où elle est maintenant, c’est parfait pour elle et son intégration. »


 

Pourquoi est-ce que pour d’autres cela dure plus longtemps ?

Alex Bernard : « Chaque cas est différent. Cela dure souvent plus longtemps à cause de problèmes administratifs. Parfois, il faut aller jusqu’au tribunal pour rectifier des erreurs d’écriture faites antérieurement. Comment voulez-vous que des réfugiés règlent cela tout seuls, sans qu’on les accompagne. Une autre raison est aussi que certains réfugiés viennent de pays où ils ont connu la répression et ne sont pas habitués à montrer de l’assurance, encore moins lors d’entretiens de sélection. C’est sur tout cela que je travaille avec eux et, même si parfois cela dure plus longtemps, l’important est qu’ils trouvent du travail et surtout un travail qui leur permettra de s’intégrer dans notre société et dans lequel ils se sentent bien. »


 

Qu’est-ce qui a changé pour vous depuis que vous avez ce travail ?

Haabsan Ibraahim : « Tout a changé. Quand on est assisté, il faut toujours remplir des papiers, justifier ci et ça, aller d’administration en administration, faire la queue. Maintenant, j’ai l’impression d’être passée dans un autre système, un système bien rôdé, où tout se fait quasi automatiquement. Je n’ai plus besoin de me justifier tout le temps, de demander des papiers. Je suis beaucoup plus libre. Tout est beaucoup plus facile. De nouvelles portes se sont ouvertes. C’est bien mieux d’avoir un emploi que de vivre de l’aide sociale, c’est sûr.»


 

Comment voyez-vous votre avenir ici au Luxembourg ?

Haabsan Ibraahim : Haabsan Ibraahim : « J’espère pouvoir continuer à progresser non seulement dans mon travail, mais aussi dans tous les autres aspects de ma vie. En même temps, le plus important pour moi ce sont mes enfants et je m’adapterai à leurs besoins. »


 

Qu’est-ce qui vous plait dans le coaching que vous faites ?

Alex Bernard : « C’est la relation que l’on crée avec la personne que l’on accompagne. On ne travaille pas avec des personnes anonymes. On apprend à connaître les personnes, leur famille, et ensemble on trouve la meilleure solution. En plus, chaque personne est différente et donc c’est à chaque fois un nouveau challenge, très enrichissant. Enfin, il faut dire que chaque placement me procure une satisfaction sans pareille. Le mari d’Haabsan vient lui aussi d’être embauché. Je suis content. A ce jour, 5 réfugiés ont été placés et 3 autres devraient l’être sous peu. Bien sûr, ce genre de bénévolat, n’est pas donné à tout le monde. Il faut avoir beaucoup de temps, de l’expérience dans le recrutement de personnes et des contacts pour ouvrir des portes. Mais si on peut, c’est bien. »


 

Un parcours exemplaire

Valérie Mahé, en charge de l’accompagnement socio-professionnel des réfugiés auprès du service LogIS « Logement pour l’Inclusion Sociale » de Caritas Luxembourg, revient sur le parcours exemplaire d’Haabsan Ibraahim.

« Haabsan Ibraahim et son mari étaient l’une des premières familles à avoir bénéficié d’un accompagnement socio-professionnel dans le cadre du projet « Neien Ufank », lancé il y a trois ans et intégré aujourd’hui dans le service « Logement pour l’Inclusion Sociale » (LogIS). Cet accompagnement a permis à la famille de devenir de plus en plus autonome et surtout a permis à Haabsan d’affiner son projet professionnel grâce aux cours de langues et son expérience professionnelle au Luxembourg. Cet accompagnement lui a également permis de valoriser ses compétences sociales et professionnelles, de s’épanouir et d’avancer de plus en plus dans son processus d’intégration et ce à tel point que lorsque M. Bernard nous a sollicité, nous avons forcément pensé à Haabsan que nous sentions prêtes à intégrer le 1er marché du travail grâce à tous ses efforts et son investissement. Elle était prête ! »


 

Comment êtes-vous arrivé à accompagner des réfugiés dans leur recherche d’emploi ?

Alex Bernard : « Je suis membre du Lions Club. Le Lions Club organise depuis longtemps des collectes pour différentes œuvres. Depuis deux ans, nous avons renforcé notre soutien aux réfugiés. Nous donnons, par exemple, une bourse de mérite à des réfugiés admis à l’Université du Luxembourg – 6 étudiants bénéficient aujourd’hui d’une telle bourse – et nous mettons notre expérience à disposition de réfugiés qui sont à la recherche d’un emploi ou d’un apprentissage. Ce n’est pas facile de trouver du travail quand on vient de loin. On ne connaît pas le marché, on ne sait pas à quelles portes frapper, on ne sait pas comment se présenter, on est souvent découragé par toutes les formalités administratives. Il y a un an, nous nous sommes tournés vers Caritas Luxembourg pour identifier les réfugiés intéressés à être accompagnés et disposés à s’investir de manière intense, pendant quelques mois, dans la recherche d’un emploi. Nous ne pouvons malheureusement pas suivre tout le monde. L’accompagnement nécessite en effet un investissement considérable en temps de part et d’autre. En même temps, il est important pour nous que la personne accompagnée ait une famille car cela nous permet d’aider un maximum de personnes. C’est comme cela que j’ai été mis en contact avec Haabsan. »

Comment est-ce que s’est passé cet accompagnement ?

Haabsan Ibraahim : « Cela s’est très bien passé. J’ai été étonnée de trouver si vite un travail, dès le premier entretien de sélection ! Aujourd’hui, je suis très contente d’avoir trouvé ce travail, un CDI de surcroît. »

 

 

Où travaillez-vous ?

Haabsan Ibraahim : « Je travaille dans un supermarché à Merl. Cela me plaît beaucoup. Je touche à tout. Je maîtrise déjà l’ensemble des postes et je peux venir en renfort à n’importe quel moment et à n’importe quel poste, si besoin. »

Comment est-ce que cela fait que cela ait marché du premier coup ?

Alex Bernard : « C’est rarement le cas. Généralement il faut ouvrir une vingtaine de portes. Pour Haabsan, plusieurs facteurs ont joué pour elle. D’abord son français qu’elle maîtrise parfaitement alors qu’en Somalie on ne parle pas du tout le français. D’ailleurs, lors de l’entretien de sélection, la patronne était étonnée qu’elle n’ait appris le français qu’à son arrivée au Luxembourg. Ensuite, Haabsan avait une expérience dans une épicerie en Somalie et dans les épiceries en Somalie on fait de tout : la caisse, la mise en rayon, les commandes, l’entretien, etc.. Cette flexibilité est un atout pour un employeur. Enfin, il faut aussi dire qu’elle a su bien se vendre pendant l’entretien, contrairement à beaucoup d’autres réfugiés qui sont plutôt timides, réservés et n’osent pas mettre en valeur leurs compétences. Une autre chose que je pense a été déterminante, c’est le fait que l’on ait choisi ensemble de cibler ce supermarché-là. Pour moi, il était évident que pour Haabsan, il fallait une entreprise plus grande qu’une épicerie afin qu’elle puisse s’intégrer dans un groupe, mais en même temps, il ne fallait pas non plus une entreprise trop grande pour qu’elle ne s’y perde pas. Là où elle est maintenant, c’est parfait pour elle et son intégration. »


 

Pourquoi est-ce que pour d’autres cela dure plus longtemps ?

Alex Bernard : « Chaque cas est différent. Cela dure souvent plus longtemps à cause de problèmes administratifs. Parfois, il faut aller jusqu’au tribunal pour rectifier des erreurs d’écriture faites antérieurement. Comment voulez-vous que des réfugiés règlent cela tout seuls, sans qu’on les accompagne. Une autre raison est aussi que certains réfugiés viennent de pays où ils ont connu la répression et ne sont pas habitués à montrer de l’assurance, encore moins lors d’entretiens de sélection. C’est sur tout cela que je travaille avec eux et, même si parfois cela dure plus longtemps, l’important est qu’ils trouvent du travail et surtout un travail qui leur permettra de s’intégrer dans notre société et dans lequel ils se sentent bien. »


 

Qu’est-ce qui a changé pour vous depuis que vous avez ce travail ?

Haabsan Ibraahim : « Tout a changé. Quand on est assisté, il faut toujours remplir des papiers, justifier ci et ça, aller d’administration en administration, faire la queue. Maintenant, j’ai l’impression d’être passée dans un autre système, un système bien rôdé, où tout se fait quasi automatiquement. Je n’ai plus besoin de me justifier tout le temps, de demander des papiers. Je suis beaucoup plus libre. Tout est beaucoup plus facile. De nouvelles portes se sont ouvertes. C’est bien mieux d’avoir un emploi que de vivre de l’aide sociale, c’est sûr.»


 

Comment voyez-vous votre avenir ici au Luxembourg ?

Haabsan Ibraahim : Haabsan Ibraahim : « J’espère pouvoir continuer à progresser non seulement dans mon travail, mais aussi dans tous les autres aspects de ma vie. En même temps, le plus important pour moi ce sont mes enfants et je m’adapterai à leurs besoins. »


 

Qu’est-ce qui vous plait dans le coaching que vous faites ?

Alex Bernard : « C’est la relation que l’on crée avec la personne que l’on accompagne. On ne travaille pas avec des personnes anonymes. On apprend à connaître les personnes, leur famille, et ensemble on trouve la meilleure solution. En plus, chaque personne est différente et donc c’est à chaque fois un nouveau challenge, très enrichissant. Enfin, il faut dire que chaque placement me procure une satisfaction sans pareille. Le mari d’Haabsan vient lui aussi d’être embauché. Je suis content. A ce jour, 5 réfugiés ont été placés et 3 autres devraient l’être sous peu. Bien sûr, ce genre de bénévolat, n’est pas donné à tout le monde. Il faut avoir beaucoup de temps, de l’expérience dans le recrutement de personnes et des contacts pour ouvrir des portes. Mais si on peut, c’est bien. »


 

Un parcours exemplaire

Valérie Mahé, en charge de l’accompagnement socio-professionnel des réfugiés auprès du service LogIS « Logement pour l’Inclusion Sociale » de Caritas Luxembourg, revient sur le parcours exemplaire d’Haabsan Ibraahim.

« Haabsan Ibraahim et son mari étaient l’une des premières familles à avoir bénéficié d’un accompagnement socio-professionnel dans le cadre du projet « Neien Ufank », lancé il y a trois ans et intégré aujourd’hui dans le service « Logement pour l’Inclusion Sociale » (LogIS). Cet accompagnement a permis à la famille de devenir de plus en plus autonome et surtout a permis à Haabsan d’affiner son projet professionnel grâce aux cours de langues et son expérience professionnelle au Luxembourg. Cet accompagnement lui a également permis de valoriser ses compétences sociales et professionnelles, de s’épanouir et d’avancer de plus en plus dans son processus d’intégration et ce à tel point que lorsque M. Bernard nous a sollicité, nous avons forcément pensé à Haabsan que nous sentions prêtes à intégrer le 1er marché du travail grâce à tous ses efforts et son investissement. Elle était prête ! »


 

Comment êtes-vous arrivé à accompagner des réfugiés dans leur recherche d’emploi ?

Alex Bernard : « Je suis membre du Lions Club. Le Lions Club organise depuis longtemps des collectes pour différentes œuvres. Depuis deux ans, nous avons renforcé notre soutien aux réfugiés. Nous donnons, par exemple, une bourse de mérite à des réfugiés admis à l’Université du Luxembourg – 6 étudiants bénéficient aujourd’hui d’une telle bourse – et nous mettons notre expérience à disposition de réfugiés qui sont à la recherche d’un emploi ou d’un apprentissage. Ce n’est pas facile de trouver du travail quand on vient de loin. On ne connaît pas le marché, on ne sait pas à quelles portes frapper, on ne sait pas comment se présenter, on est souvent découragé par toutes les formalités administratives. Il y a un an, nous nous sommes tournés vers Caritas Luxembourg pour identifier les réfugiés intéressés à être accompagnés et disposés à s’investir de manière intense, pendant quelques mois, dans la recherche d’un emploi. Nous ne pouvons malheureusement pas suivre tout le monde. L’accompagnement nécessite en effet un investissement considérable en temps de part et d’autre. En même temps, il est important pour nous que la personne accompagnée ait une famille car cela nous permet d’aider un maximum de personnes. C’est comme cela que j’ai été mis en contact avec Haabsan. »

Comment est-ce que s’est passé cet accompagnement ?

Haabsan Ibraahim : « Cela s’est très bien passé. J’ai été étonnée de trouver si vite un travail, dès le premier entretien de sélection ! Aujourd’hui, je suis très contente d’avoir trouvé ce travail, un CDI de surcroît. »

 

 

Où travaillez-vous ?

Haabsan Ibraahim : « Je travaille dans un supermarché à Merl. Cela me plaît beaucoup. Je touche à tout. Je maîtrise déjà l’ensemble des postes et je peux venir en renfort à n’importe quel moment et à n’importe quel poste, si besoin. »

Comment est-ce que cela fait que cela ait marché du premier coup ?

Alex Bernard : « C’est rarement le cas. Généralement il faut ouvrir une vingtaine de portes. Pour Haabsan, plusieurs facteurs ont joué pour elle. D’abord son français qu’elle maîtrise parfaitement alors qu’en Somalie on ne parle pas du tout le français. D’ailleurs, lors de l’entretien de sélection, la patronne était étonnée qu’elle n’ait appris le français qu’à son arrivée au Luxembourg. Ensuite, Haabsan avait une expérience dans une épicerie en Somalie et dans les épiceries en Somalie on fait de tout : la caisse, la mise en rayon, les commandes, l’entretien, etc.. Cette flexibilité est un atout pour un employeur. Enfin, il faut aussi dire qu’elle a su bien se vendre pendant l’entretien, contrairement à beaucoup d’autres réfugiés qui sont plutôt timides, réservés et n’osent pas mettre en valeur leurs compétences. Une autre chose que je pense a été déterminante, c’est le fait que l’on ait choisi ensemble de cibler ce supermarché-là. Pour moi, il était évident que pour Haabsan, il fallait une entreprise plus grande qu’une épicerie afin qu’elle puisse s’intégrer dans un groupe, mais en même temps, il ne fallait pas non plus une entreprise trop grande pour qu’elle ne s’y perde pas. Là où elle est maintenant, c’est parfait pour elle et son intégration. »


 

Pourquoi est-ce que pour d’autres cela dure plus longtemps ?

Alex Bernard : « Chaque cas est différent. Cela dure souvent plus longtemps à cause de problèmes administratifs. Parfois, il faut aller jusqu’au tribunal pour rectifier des erreurs d’écriture faites antérieurement. Comment voulez-vous que des réfugiés règlent cela tout seuls, sans qu’on les accompagne. Une autre raison est aussi que certains réfugiés viennent de pays où ils ont connu la répression et ne sont pas habitués à montrer de l’assurance, encore moins lors d’entretiens de sélection. C’est sur tout cela que je travaille avec eux et, même si parfois cela dure plus longtemps, l’important est qu’ils trouvent du travail et surtout un travail qui leur permettra de s’intégrer dans notre société et dans lequel ils se sentent bien. »


 

Qu’est-ce qui a changé pour vous depuis que vous avez ce travail ?

Haabsan Ibraahim : « Tout a changé. Quand on est assisté, il faut toujours remplir des papiers, justifier ci et ça, aller d’administration en administration, faire la queue. Maintenant, j’ai l’impression d’être passée dans un autre système, un système bien rôdé, où tout se fait quasi automatiquement. Je n’ai plus besoin de me justifier tout le temps, de demander des papiers. Je suis beaucoup plus libre. Tout est beaucoup plus facile. De nouvelles portes se sont ouvertes. C’est bien mieux d’avoir un emploi que de vivre de l’aide sociale, c’est sûr.»


 

Comment voyez-vous votre avenir ici au Luxembourg ?

Haabsan Ibraahim : Haabsan Ibraahim : « J’espère pouvoir continuer à progresser non seulement dans mon travail, mais aussi dans tous les autres aspects de ma vie. En même temps, le plus important pour moi ce sont mes enfants et je m’adapterai à leurs besoins. »


 

Qu’est-ce qui vous plait dans le coaching que vous faites ?

Alex Bernard : « C’est la relation que l’on crée avec la personne que l’on accompagne. On ne travaille pas avec des personnes anonymes. On apprend à connaître les personnes, leur famille, et ensemble on trouve la meilleure solution. En plus, chaque personne est différente et donc c’est à chaque fois un nouveau challenge, très enrichissant. Enfin, il faut dire que chaque placement me procure une satisfaction sans pareille. Le mari d’Haabsan vient lui aussi d’être embauché. Je suis content. A ce jour, 5 réfugiés ont été placés et 3 autres devraient l’être sous peu. Bien sûr, ce genre de bénévolat, n’est pas donné à tout le monde. Il faut avoir beaucoup de temps, de l’expérience dans le recrutement de personnes et des contacts pour ouvrir des portes. Mais si on peut, c’est bien. »


 

Un parcours exemplaire

Valérie Mahé, en charge de l’accompagnement socio-professionnel des réfugiés auprès du service LogIS « Logement pour l’Inclusion Sociale » de Caritas Luxembourg, revient sur le parcours exemplaire d’Haabsan Ibraahim.

« Haabsan Ibraahim et son mari étaient l’une des premières familles à avoir bénéficié d’un accompagnement socio-professionnel dans le cadre du projet « Neien Ufank », lancé il y a trois ans et intégré aujourd’hui dans le service « Logement pour l’Inclusion Sociale » (LogIS). Cet accompagnement a permis à la famille de devenir de plus en plus autonome et surtout a permis à Haabsan d’affiner son projet professionnel grâce aux cours de langues et son expérience professionnelle au Luxembourg. Cet accompagnement lui a également permis de valoriser ses compétences sociales et professionnelles, de s’épanouir et d’avancer de plus en plus dans son processus d’intégration et ce à tel point que lorsque M. Bernard nous a sollicité, nous avons forcément pensé à Haabsan que nous sentions prêtes à intégrer le 1er marché du travail grâce à tous ses efforts et son investissement. Elle était prête ! »


 

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